La preuve que jamais le Prophète n’a fait la prière dite de Tarawhir

 

Afin d’éviter toute erreur d’appréciation, je vous présenterai l’intégralité des hadiths en rapport avec les Tarawih, figurant dans le sahih de Boukhari et celui de Mouslim. Lesquels prouvent que le Prophète n’a, contrairement à ce que l’on nous affirme, jamais prié avec ses compagnons. Ensuite, nous considérerons les autres hadiths.

1) Aïcha rapporte : « Qu’une nuit le Prophète sortit au milieu de la nuit et alla prier dans la mosquée. Des fidèles firent la même prière que lui. Le lendemain matin, la chose fut racontée ; un plus grand nombre de fidèles se réunirent, et, quand le Prophète fit la prière, ils la firent avec lui. Le lendemain matin, on raconta ce qui venait de se passer et, à la troisième nuit, les fidèles se trouvèrent en grand nombre à la mosquée. Le soir, le Prophète se rendit à la mosquée ; il pria et les fidèles prièrent avec lui. La quatrième nuit, la mosquée fut trop étroite pour contenir les fidèles. Le Prophète vint pour faire la prière du matin et, quand il l’eut achevée, il se tourna vers les fidèles, fit la profession de foi et dit ensuite : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici, mais j’ai craint que cette prière en commun devenant obligatoire pour vous, vous ne puissiez pas la faire[1] »

« Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état[2] »

2) Aïcha a rapporté : « Une certaine nuit, l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - fit une prière à la mosquée et les musulmans firent la même prière. La nuit suivante, il fit de nouveau cette même prière et ils l’imitèrent. À la troisième nuit et la quatrième nuit, les fidèles se rassemblèrent (pour faire cette prière), mais l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde Sa grâce et Sa paix - ne se rendit pas à la mosquée. Le matin de la quatrième nuit, il leur dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de vous rejoindre, c’est que j’ai craint que cette prière ne devienne une obligation pour vous[3]»

3) Aïcha a raconté que : « L’Envoyé de Dieu sortit une fois en pleine nuit et alla prier dans la mosquée. D’autres personnes firent la même prière que lui. Le matin, les fidèles s’entretinrent de cet événement, et (la nuit suivante) un plus grand nombre d’entre eux firent la prière avec le Prophète. Le matin, les fidèles s’entretinrent encore de la chose, et la troisième nuit un plus grand nombre de fidèles allèrent à la mosquée. Le Prophète se rendit au milieu d’eux, et les fidèles suivirent sa prière. Quand vint la quatrième nuit, la mosquée put à peine contenir les fidèles. Mais le Prophète ne sortit que pour la prière du matin. Lorsqu’il eut achevé la prière de l’aube, il se tourna vers les fidèles, prononça la profession de foi et dit ensuite : « Je n’ignorais pas votre présence, mais j’ai craint que cette prière ne devînt pour vous une obligation que vous ne pourriez pas toujours remplir[4]»

4) Aïcha, la mère des croyants, rapporte que : « L’Envoyé de Dieu, une certaine nuit, pria dans la mosquée. Quelques fidèles firent la même prière. La nuit suivante, il renouvela cette prière et les fidèles (qui l’imitèrent) devinrent plus nombreux et se rendirent en grand nombre à la mosquée la troisième et la quatrième nuit, bien que l’Envoyé de Dieu ne se rendît plus auprès d’eux. Le lendemain (de la quatrième nuit), il me dit : « J’ai vu ce que vous avez fait. Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous, c’est que j’ai craint que cela ne vous parût une obligation. » Ce récit se déroule pendant le Ramadan[5] ».

Si l’on extrait de ces textes les éléments fondateurs et pertinents, on se rendra compte de ce qui suit :

TEXTE 1 : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici. »

(Boukhari-Mouslim.)

TEXTE 2 : « J’ai vu ce que vous avez fait. » « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre. » (Boukhari-Mouslim)

TEXTE 3 : « Je n’ignorais pas votre présence » (Boukhari-Mouslim)

TEXTE 4 : « J’ai vu ce que vous avez fait. » « Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous. » (Boukhari-Mouslim)

À travers ces textes, on apprend que, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, le Prophète n’a jamais prié avec ses compagnons, puisqu’il est écrit, dans chacun de ces textes, cette parole du Prophète : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici » Ou encore : « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre » « Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous » Cela prouve parfaitement, et contrairement à ce que l’on nous a dit et affirmé, que le Prophète n’a jamais prié avec ses compagnons, sinon le Prophète n’aurait pas dit : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici » ou encore : « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre » Ces phrases prouvent sans aucun doute possible, que le Prophète ne pria pas avec ses compagnons, mais que ces derniers, comme on l’a vu, suivirent sa prière à son insu. Sinon ces phrases n’auraient plus aucun sens : « Je n’ignorais pas que vous fussiez ici » « J’ai vu ce que vous avez fait » « Je n’ignorais pas votre présence » « Ce qui m’a empêché de vous rejoindre », « Ce qui m’a empêché de me rendre auprès de vous » Je doute fort que lorsque l’on prie avec une, ou plusieurs personnes, on puisse ensuite ainsi s’exprimer ! Et vous ?

Dire ensuite que le Prophète pria avec ses compagnons, est, où un mensonge en vue de manipuler les musulmans, ou un acte d’ignorance extrême. Même si je m’interroge vivement sur le fait de comprendre : comment peut-on affirmer que le Prophète pria avec ses compagnons alors qu’à la lecture des textes, il n’est fait nulle part mention de ce fait ! Alors, comment a-t-on pu ainsi « lire » ce qui n’est écrit nulle part !

Voilà la première constatation.

Je poursuis.

On pourra lire, à la fin du texte numéro 1, figurant dans le sahih de Boukhari et de bien d’autres, ce qui suit : « Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état[6]» .

On apprend donc que les compagnons avaient mis un terme à cette pratique, et cela comme on le verra, sur ordre du Prophète. C’est donc que les compagnons avaient bien compris l’ordre du Prophète, et ne l’ont, à aucun moment, compris comme une simple recommandation, moins encore, conseil.

Permettez-moi de poursuivre.



[1] Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1» El Bokhâri. «De la prière en (commun) pendant les nuits de Ramadân » ; Chapitre I : «Du mérite de celui qui prie (la nuit) en Ramadân»; hadith n° 3; (page 639).

[2] Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1» El Bokhâri. «De la prière en (commun) pendant les nuits de Ramadân » ; Chapitre I : «Du mérite de celui qui prie (la nuit) en Ramadân»; hadith n° 3; (page 639).

[3] Extrait de « Le Sommaire du Sahih Mouslim – Volume 1» (Mouslim, Editions Dar El-Fiker) ; Livre 6: «De la prière du voyageur et sa réduction» ; Chapitre XXIV : «De l’incitation à faire les « tarawih » qui sont les prières surérogatoires au cours du mois de Ramadan»; hadith n°318 ; (page 190).

[4] Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1» El Bokari; Titre XI : «Du vendredi» ; Chapitre XXIX : «De celui qui après l’invocation dit : ensuite»; hadith n°3; (page 302).

[5]Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1» El Bokhâri ; Titre XIX : «De la prière nocturne» ; Chapitre V : «Le Prophète engageait vivement à prier la nuit et à faire des prières surérogatoires, sans les imposer»; hadith n°4 ; (page 367).

[6] Extrait de « Les Traditions Islamiques -Tome 1» El Bokhâri. «De la prière en (commun) pendant les nuits de Ramadân » ; Chapitre I : «Du mérite de celui qui prie (la nuit) en Ramadân»; hadith n° 3; (page 639).